Demandes d'asile et réfugiés d'Érythrée

L'Érythrée a obtenu son indépendance de l'Éthiopie en 1993 et a officiellement adopté le régime d'une république présidentielle. Dans les faits, ce pays d'Afrique de l'Est est toutefois soumis à une dictature répressive sous la direction du président Isaias Afwerki, qui a d'abord privé le Parlement de ses pouvoirs et restreint la liberté de la presse. Il n'existe pas de séparation des pouvoirs, de justice indépendante ou de constitution.

En 2018, un traité de paix et d'amitié a été conclu entre l'Érythrée et l'Éthiopie, ce qui est considéré comme un signal positif au niveau international. Bien que rien ou presque n'ait changé pour la majeure partie de la population érythréenne, le taux d'émigration a sensiblement diminué à peu près au même moment. Aujourd'hui, environ un cinquième des Erythréens vivent à l'étranger.

Service militaire pour une durée indéterminée

La raison la plus fréquente d'une fuite vers d'autres pays est le service militaire que chaque Erythréen et chaque Erythréenne doit effectuer à la fin de sa scolarité. Officiellement, il s'agit d'une formation de base de 18 mois, comme c'est le cas dans de nombreux autres pays. Au lieu d'une formation militaire, le service peut également être effectué dans l'agriculture, les soins ou les mines, selon le choix du "National Service". La fin de ce service est toutefois fixée par un officier supérieur et dépasse souvent largement les 18 mois. Des cas de plusieurs dizaines d'années sont connus.

Sans certificat final, les jeunes Erythréens ne peuvent pas mener une vie autonome dans de nombreux domaines. Il leur est par exemple interdit d'ouvrir un commerce. Mais ils ne peuvent pas non plus faire d'études ou obtenir un permis de conduire sans avoir effectué leur service militaire. Comme les jeunes générations sont confrontées à un avenir impossible à planifier, elles ne voient pas d'avenir dans leur pays. Leur propre avenir professionnel dépend également de la prise en charge de leur famille. Dans un pays qui connaît d'énormes problèmes dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'approvisionnement en nourriture, cela entraîne une vague d'émigration qui dure depuis des décennies.

Le rejet des demandeurs d'asile et leur rapatriement

Dans de nombreux pays d'accueil, le motif principal de la demande d'asile est l'objection de conscience ou la désertion. Cependant, cela ne suffit souvent pas pour qu'une demande d'asile soit acceptée. Des problèmes d'argumentation se posent notamment pour les enfants et les jeunes qui ne sont pas encore astreints au service militaire ou pour les demandeurs d'asile qui ont déjà terminé leur service militaire. L'argumentation selon laquelle le service militaire conduirait à une situation économique moins favorable et donc à une fuite pour des raisons économiques empêche souvent l'admission.

Le rapatriement des fugitifs est souvent impossible. Un pays peut certes refuser d'accueillir un réfugié, mais dans la pratique, l'Érythrée ne réadmet que les rapatriés volontaires. Mais comme presque personne ne rentre volontairement par peur de la répression, cette circonstance empêche le rapatriement.

Évolution des demandes d'asile déposées par des citoyens d'Érythrée de 2000 jusqu'à 2021

La ligne supérieure représente le nombre total de demandes d'asile (premières demandes + demandes ultérieures). En dessous, on trouve le nombre de réfugiés accueillis (en vert) et celui des demandes rejetées (en rouge).

Demandes d'asile des réfugiés d'Érythrée.

Le nombre total de premières demandes et de demandes ultérieures se rapporte à l'année 2021. Veuillez noter que le nombre de décisions (c'est-à-dire d'acceptations ou de refus) ne doit pas nécessairement correspondre à ce chiffre, car il peut y avoir des demandes d'asile en suspens des années précédentes. De même, toutes les demandes ne sont pas nécessairement traitées de manière définitive au cours d'une année civile. En outre, les procédures d'asile peuvent être interrompues si le demandeur est introuvable ou s'il retire sa demande.

Part de la population immigrée de 1960 à 2020

En 2020, 13.934 immigrés vivaient en Érythrée, soit environ 0 % de la population totale. Il s'agit de tous les habitants qui vivent en permanence dans le pays, mais qui sont nés dans un autre pays. Ce nombre comprend également les réfugiés reconnus, mais pas encore les demandeurs d'asile. Les données se basent d'une part sur les résultats des recensements et d'autre part sur les projections de la Division de la population des Nations unies.